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Roger Marcaurelle

CRITÈRES DIAGNOSTIQUES

Voici les critères diagnostiques des troubles psychologiques que je traite habituellement. Ces critères sont présentés à titre informatif et dans une formulation simplifiée. Ils ne peuvent se substituer à l’avis d’un professionnel de la santé autorisé à faire des diagnostics psychologiques. Pour la description intégrale de ces critères, voir American Psychiatric Association. (2016). Mini DSM-V. Critères diagnostiques. Paris : Masson.

Les troubles sont présentés ici par ordre alphabétique en fonction de leur nom technique. Sous les termes non techniques vous trouverez une référence aux termes techniques correspondants. Seuls sont notés les problèmes mentionnés dans la section Accueil qui correspondent à des troubles psychologiques officiellement reconnus.

Il est sous-entendu parmi les critères que les symptômes doivent causer une détresse cliniquement significative pour pouvoir constituer un trouble psychologique.

  1. Présence d’au moins une des manifestations suivantes au cours de 12 mois :

    • Utilisation répétée d’une substance conduisant à l’incapacité de remplir des obligations majeures au travail, à la maison ou à l’école.

    • Utilisation répétée d’une substance dans des situations qui peuvent comporter un danger (conduite automobile, etc.).

    • Problèmes judiciaires répétés liés à l’utilisation d’une substance.

    • Utilisation persistante de la substance malgré des problèmes personnels ou sociaux causés ou exacerbés par elle.

  1. Les symptômes n’ont jamais atteint, pour cette classe de substance, les critères de dépendance à une substance.

  1. Anxiété liée au fait de se retrouver dans des endroits ou des situations d’où il pourrait être difficile de s’échapper ou dans lesquels on pourrait ne pas trouver de secours en cas de symptômes associés à la panique.

  2. La personne évite les endroits ou situations en question, demande d’y être accompagnée ou y éprouve beaucoup de souffrance ou de crainte.

  1. Inquiétudes excessives et anxiété présentes la plupart du temps pendant au moins 6 mois et concernant un certain nombre de thèmes (travail, finances, santé, etc.).

  2. Difficulté à contrôler ces préoccupations.

  3. Au moins 3 des symptômes suivants :

    • Agitation ou impression d’être survolté ou à bout

    • Fatigabilité

    • Difficultés de concentration ou trous de mémoire

    • Irritabilité

    • Tension musculaire

    • Perturbation du sommeil

Voir trouble bipolaire I et II.
  1. Survenue fréquente de crises de boulimie, celles-ci se définissant comme suit :

    • Absorption, en une période de temps limitée, d’une quantité de nourriture vraiment anormale;

    • Impression de perte de contrôle sur l’action de manger pendant la crise.

  2. Comportements compensatoires inappropriés et récurrents visant à prévenir la prise de poids (par ex., vomissements provoqués, jeûne, exercice physique excessif).

  3. Les crises et les compensations surviennent toutes deux en moyenne au moins 2 fois par semaine pendant 3 mois.
  4. L’estime de soi est influencée de manière exagérée par la question du poids et de la forme corporelle.
Voir trouble dépressif majeur; trouble de l’adaptation.
Voir problème relationnel avec le partenaire.

(tabac, alcool, drogues; voir aussi abus d’une substance)

Présence d’au moins 3 des manifestations suivantes pendant au moins 12 mois :

  1. Tolérance, définie par l’un ou l’autre de ces deux symptômes :

    • Besoin de quantités notablement plus fortes de la substance pour obtenir l’effet désiré.

    • Effet notablement diminué en cas d’utilisation continue d’une même quantité de la substance.

  2. Sevrage caractérisé par l’une ou l’autre des manifestations suivantes :

    • Développement d’un syndrome spécifique d’une substance dû à l’arrêt (ou la réduction) de l’utilisation prolongée et massive de cette substance.

    • La substance (ou l’équivalent) est réutilisée pour soulager ou éviter les symptômes du sevrage.

  3. La substance est souvent prise en une quantité ou une durée plus importante que prévue.

  4. Désir persistant ou efforts infructueux pour diminuer l’utilisation de la substance.

  5. Beaucoup de temps est passé à utiliser la substance, récupérer de ses effets ou aux activités nécessaires pour l’obtenir.

  6. Certaines activités importantes sont abandonnées ou réduites à cause de l’utilisation de la substance.

  7. Utilisation persistante de la substance malgré un problème psychologique ou physique causé ou exacerbé par elle.

Voir trouble dépressif majeur; trouble bipolaire, trouble de l’adaptation.
Voir trouble dépressif majeur ou trouble de l’adaptation.
  1. La personne a été exposée à un événement traumatique comportant une ou des blessures graves, la mort ou le danger que cela se produise pour elle ou autrui. La personne a vécu une réaction de peur intense, d’impuissance ou d’horreur à l’occasion de cet événement.

  2. L’événement est revécu fréquemment de l’une ou de plusieurs des façons suivantes :

    • Souvenirs répétitifs et envahissants de l’événement.

    • Rêves répétitifs de l’événement.

    • Impression soudaine de revivre l’événement ou qu’il est sur le point de se reproduire.

    • Détresse intense lors de l’exposition à des indices évoquant l’événement.

    • Réactivation physiologique lors de cette exposition.

  3. Présence d’au moins 3 des symptômes suivants :

    • Efforts pour éviter les pensées, sentiments ou conversations associées au traumatisme.

    • Efforts pour éviter ce qui rappelle le traumatisme.

    • Incapacité de se rappeler un aspect important du traumatisme.

    • Réduction de l’intérêt ou de la participation relativement à des activités importantes.

    • Impression d’être détaché ou étranger relativement à autrui.

    • Diminution du registre des émotions.

    • Impression de ne pas avoir d’avenir.

  4. Présence d’au moins deux des symptômes suivants :

    • Perturbation du sommeil.

    • Irritabilité ou accès de colère.

    • Difficulté de concentration.

    • Hypervigilance.

    • Sursauts exagérés.

  5. Les symptômes en b, c et d durent depuis plus d’un mois.

  1. Interprétation erronée de symptômes physiques entraînant des préoccupations autour de la crainte ou de la conviction d’être atteint d’une maladie grave.

  2. Ces préoccupations persistent pendant au moins 6 mois même après un bilan médical approprié et rassurant.

Difficulté d’endormissement ou de maintien du sommeil, ou sommeil non réparateur, pendant au moins 1 mois.

N.B. : L’insomnie est dite « liée à » tel ou tel autre trouble psychologique ou physique, lorsque c’est le cas, et elle est dite « primaire » lorsque ce n’est pas le cas.

Voir trouble bipolaire.
Voir trouble obsessif-compulsif; personnalité obsessionnelle-compulsive.
Voir trouble panique, agoraphobie, phobie spécifique, phobie sociale.

Présence d’au moins 5 des manifestations suivantes :

  1. Efforts démesurés pour éviter les abandons réels ou imaginés.

  2. Relations interpersonnelles instables et intenses caractérisées par l’alternance entre des positions extrêmes d’idéalisation et de dévalorisation.

  3. Instabilité marquée de la perception de soi (changements soudains de but, imploration/blâme, etc.).

  4. Impulsivité dans au moins 2 domaines potentiellement dommageables pour la personne (dépenses, sexualité, toxicomanie, etc.).

  5. Répétition de comportements, de gestes ou de menaces suicidaires ou d’auto-mutilation.

  6. Instabilité affective (tristesse, irritabilité ou anxiété intenses).

  7. Impression fréquente de vide.

  8. Colères intenses et inappropriées.

  9. Survenue transitoire de pensées paranoïaques ou de dissociation (incapacité de se souvenir, perception limitée de soi ou de l’environnement, impression d’être un observateur détaché, etc.).

Présence d’au moins 5 des manifestations suivantes :

  1. Difficulté à prendre des décisions sans être rassuré ou conseillé de manière excessive.

  2. Besoin que d’autres assument ses responsabilités.

  3. Difficulté à exprimer un désaccord.

  4. Difficulté à faire des choses seul(e).

  5. Recherche excessive du soutien ou de l’appui d’autrui.

  6. Malaise ou impuissance lorsque la personne est seule.

  7. Après la rupture d’une relation proche, recherche urgente d’une autre relation.

  8. Crainte d’être laissé(e) à se débrouiller seul(e).

Présence d’au moins 4 des manifestations suivantes :

  1. Évitement des activités sociales professionnelles par crainte d’être critiqué, désapprouvé ou rejeté.

  2. Réticence à s’impliquer avec autrui à moins d’être certain d’être aimé(e).

  3. Réserve dans les relations intimes par peur du ridicule.

  4. Crainte d’être critiqué(e) ou rejeté(e) dans les situations sociales.

  5. Inhibition dans les relations interpersonnelles nouvelles.

  6. Impression d’être socialement incompétent(e), sans attrait ou inférieur(e).

  7. Réticence à prendre des risques ou à s’engager dans de nouvelles activités.

Présence d’au moins 5 des manifestations suivantes :

  1. Malaise de n’être pas au centre de l’attention d’autrui.
  2. Séduction sexuelle inadaptée ou attitude provocante fréquentes.
  3. Expression émotionnelle superficielle et rapidement changeante.
  4. Utilisation fréquente de son aspect physique pour attirer l’attention.
  5. Discours à la fois très subjectifs et pauvres en détails.
  6. Dramatisation, théâtralisme et exagération de l’expression émotionnelle.
  7. Facilement influençable.
  8. Impression que ses relations sont plus intimes qu’elles ne le sont en réalité.

Présence d’au moins 5 des manifestations suivantes :

  1. Sens grandiose de sa propre importance.

  2. Fantaisies de succès illimité, de pouvoir, de splendeur, de beauté ou d’amour idéal.

  3. Impression d’être un être spécial, compris seulement par les gens spéciaux et de haut niveau.

  4. Besoin excessif d’être admiré(e).

  5. Impression que tout lui est dû.

  6. Exploitation d’autrui pour parvenir à ses propres fins.

  7. Manque d’empathie.

  8. Envie fréquente envers les autres et impression que les autres l’envient.

  9. Attitudes arrogantes et hautaines.

Présence d’au moins 4 des manifestations suivantes :

  1. Préoccupations pour les détails, les règles, les inventaires, l’organisation ou les plans au point que le but principal de l’activité est perdu de vue.

  2. Perfectionnisme qui nuit aux tâches.

  3. Absorption excessive dans le travail à l’exclusion des loisirs et des amitiés.

  4. Rigidité excessive concernant les questions de morale, d’éthique ou de valeurs.

  5. Incapacité de jeter des objets usés ou sans utilité.

  6. Réticence à déléguer ou à travailler avec autrui à moins que l’on se soumette à sa manière de fonctionner.

  7. Avarice financière envers soi-même et autrui.

  8. Rigidité et entêtement.

  1. Peur persistante et intense, irraisonnée ou excessive, et déclenchée par la présence ou l’anticipation de la confrontation à un objet ou une situation spécifique (avion, animaux, hauteurs, vue du sang, etc.).

  2. L’exposition à cet objet ou situation provoque une anxiété immédiate qui peut culminer dans une attaque de panique (voir trouble panique).

  3. La personne reconnaît le caractère excessif ou irrationnel de la peur.

  4. L’objet ou la situation sont évités ou provoquent une anxiété intense.

  1. Peur persistante et intense d’une ou plusieurs situations sociales ou de contextes de performance.

  2. L’exposition à ces situations provoque une anxiété qui peut culminer dans une attaque de panique (voir trouble panique).

  3. La personne reconnaît le caractère excessif ou irrationnel de la peur.

  4. Les situations sociales ou les contextes de performance sont évités ou provoquent une anxiété intense.

Mode d’interaction entre conjoints caractérisé par une communication négative et occasionnant une détérioration significative du fonctionnement ou du bien-être des individus ou de la famille.

Voir état de stress post-traumatique.

Présence d’un épisode dépressif majeur, c’est-à-dire d’au moins 5 des symptômes suivants pendant au moins 2 semaines dont obligatoirement a ou b. Ces symptômes doivent représenter un changement par rapport au fonctionnement antérieur et ne sont pas imputables à un deuil.

    1. Humeur dépressive presque toute la journée et presque tous les jours.

    2. Diminution marquée de l’intérêt et du plaisir presque toute la journée et presque tous les jours.

    3. Gain ou perte de poids significatif ou diminution ou augmentation de l’appétit.

    4. Insomnie ou hypersomnie presque tous les jours.

    5. Agitation ou ralentissement psychomoteur presque tous les jours.

    6. Fatigue ou perte d’énergie presque tous les jours.

    7. Culpabilité ou dévalorisation presque tous les jours.

    8. Diminution de la concentration et de la capacité de décider.

    9. Pensées de mort ou idées suicidaires récurrentes.

Présence d’obsessions ou de compulsions (que la personne tend au moins occasionnellement à considérer comme excessives ou irraisonnées). Obsessions et compulsions se définissent comme suit :

  1. Obsessions

    • Pensées, impulsions ou représentations récurrentes et persistantes qui, à certains moments sont considérées comme intrusives et inappropriées et qui produisent une anxiété ou une détresse importante.

    • Ces contenus mentaux ne sont pas simplement des préoccupations excessives concernant les problèmes de la vie courante.

    • Efforts pour ignorer ou réprimer ces contenus mentaux, ou pour les neutraliser par d’autres pensées ou actions.

    • Reconnaissance que ces contenus mentaux viennent de soi-même et ne sont pas imposés de l’extérieur.

  2. Compulsions

    • Comportements répétitifs (vérification, ordonnancement, lavage des mains, etc.) ou actes mentaux (compter, répéter, etc.) que la personne se sent poussée à accomplir en lien avec une obsession.

    • Par ces comportements physiques ou mentaux, la personne cherche ( en vain) à neutraliser la détresse ou à empêcher un événement redouté.

Présence d’un épisode maniaque, mixte ou hypomaniaque, avec, la plupart du temps, un épisode dépressif majeur antérieur ou ultérieur (voir les symptômes de l’épisode dépressif dans trouble dépressif majeur). Les symptômes des épisodes à caractère maniaque sont les suivants :

  1. Période clairement délimitée au cours de laquelle l’humeur est élevée de manière anormale et persistante pendant au moins une semaine.

  2. Au moins 3 des symptômes suivants ont persisté avec intensité :

    • Augmentation de l’estime de soi ou idées de grandeur.

    • Réduction du besoin de sommeil.

    • Désir de parler constamment.

    • Impression que les pensées se bousculent.

    • Distractibilité.

    • Augmentation des activités ou agitation.

    • Engagement dans des activités agréables mais à risque élevé.

Présence simultanée des symptômes d’un épisode maniaque et d’un épisode dépressif majeur presque tous les jours pendant au moins une semaine.

Critères de l’épisode maniaque, mais pour 4 jours seulement et avec une sévérité insuffisante pour entraîner une altération marquée du fonctionnement social ou professionnel.

Présence ou antécédence d’au moins un épisode dépressif majeur (voir trouble dépressif majeur) et d’au moins un épisode hypomaniaque sans l’antécédence d’un épisode maniaque ou mixte (voir trouble bipolaire I pour les critères des épisodes à caractère maniaque).

  1. Au cours des 3 mois après la survenue d’un ou de plusieurs facteurs de stress :

    • Souffrance marquée et plus importante que l’on pourrait s’attendre face à ce facteur de stress.

    • Détérioration significative du fonctionnement social ou professionnel.

  2. Cette perturbation ne satisfait pas aux critères d’un autre trouble (comme le trouble dépressif majeur) et n’en constitue pas la réactivation.

  3. Une fois que le facteur des stress (ou ses conséquences) a disparu, les symptômes ne durent pas plus que 6 mois.

N.B. : Il existe plusieurs sous-types du trouble de l’adaptation en fonction de la présence ou non de l’anxiété, de l’humeur dépressive et de la perturbation des conduites.

  1. Attaques de panique récurrentes et inattendues, c’est-à-dire, apparition rapide et intense d’au moins 4 des symptômes suivants :

    • Palpitations cardiaques.

    • Transpiration.

    • Tremblements ou secousses musculaires.

    • Impression de manquer d’air.

    • Sensation d’étranglement.

    • Douleur ou pression thoracique.

    • Nausée ou gêne abdominale.

    • Vertige ou impression d’évanouissement.

    • Impression d’irréalité ou d’être détaché de soi.

    • Peur de perdre le contrôle ou de devenir fou.

    • Peur de mourir.

    • Engourdissement ou picotement.

    • Frissons ou bouffées de chaleur.

  2. Pendant au moins un mois :

    • Crainte persistante d’avoir d’autres attaques de panique.

    • Préoccupations à propos des conséquences possibles de l’attaque.

    • Changement important de comportement en relation avec les attaques.

N. B. : Le trouble panique peut être accompagné d’agoraphobie (voir agoraphobie).



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